Première -
Christophe Carrière
Romaine ne fait pas de salades, le quotidien s'en charge pour elle. Son amoureux vire homo, ses économies fondent dans une arnaque et on l'assomme à la place de quelqu'un d'autre… Bref, Romaine est un paratonnerre à emmerdes qui, à force de philosopher dans ses toilettes, a fini par se faire une raison. Du coup, elle ponctue ses mésaventures d'un « de toute façon ! » désabusé. Et une nunuche blasée, c'est forcément amusant. Trois petits courts et puis un long. Quatre si on compte Romaine, un jour où ça va pas (dont on voit un extrait vers la fin du film), premier volet d'une saga comprenant Romaine et les garçons, Romaine et les filles et Romaine et Romaine. Forte de l'homogénéité de ces trois-là, Agnès Obadia, mère de cette « grande sardine en mal d'amour », les a réunis pour le meilleur en se régalant du pire. Rien de grave. Juste des petits malheurs qui n'ont pas leur pareil pour foutre une journée en l'air dans la réalité et enrichir un scénario au cinéma. Agnès Obadia l'a bien compris et signe un mixed-grill yéyé de Rohmer et Mocky. Résultat étonnant, parfois même déroutant. Les situations incongrues ne manquent pas. D'où une comédie antistress aux antipodes de la poilade saucisson-rillettes. En trois chapitres et un air de mambo, Agnès Obadia prouve qu'un film n'est jamais aussi bon que quand il est simple. Et y parvenir est loin de l'être.
Le Parisien -
P.V
Amateurs d'action et de scénarios ficelés, s'abstenir. « Romaine », tourné sur une durée de trois ans, compte parmi ces petites comédies qui cherchent à sortir des sentiers battus. Grâce, entre autres, à Laurence Côte, irrésistible dans un numéro d'apprentie hôtesse de l'air, Eva Ionesco et Laurent Bénégui, le film prend corps peu à peu, trouve son rythme, son humour et sa personnalité.
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