Les échos
Le nouveau film, le troisième, après « Un type bien » et « Le Petit Marguery », de Laurent Bénégui, a plusieurs atouts. Le premier, c'est qu'il aborde avec humour et une certaine lucidité (le réalisateur est aussi romancier) le monde de l'édition. La vanité des auteurs, le cynisme (parfois !) des éditeurs, les mystères de la création qui se nourrit de tout, et le mélange dangereux, chez les romanciers, de rêve et de réel. Le second, c'est que pour incarner Martial, délicieusement loufoque, gentiment irresponsable, grand gamin instable, terriblement égocentrique, mais toujours sympathique, il a eu la bonne idée de choisir Jacques Gamblin. Le troisième, c'est l'affiche féminine, elle aussi extrêmement séduisante : la modiste a la beauté de fatale de Monica Bellucci, ici somptueuse, et la douce Julie, le charme un peu étrange d'une nouvelle venue dans notre horizon national, Elina Löwensohn, actrice fétiche de l'Américain Hal Hartley, l'auteur entre autres de « Simple men ». Sa frange courte, son petit accent, son allure à la fois effarouchée et décidée font merveille. (Annie Coppermann)
Le nouveau Politis
Mauvais Genre est une bonne surprise, poussée dans les marges du jeune cinéma plutôt que dans les cuisines richement dotées de la grosse production. Mauvais Genre chemine sur la ligne aiguë qui sépare ou unit la vie réelle et la fiction. L'expérience imaginaire coulée dans les pages du roman prend corps à l'écran, mais aussi dans l'esprit de la jeune épouse soudain jalouse. Jeux d'apparences et jeux de mots. Pour une fois, une comédie française secoue ses spectateurs. Cela fait quelques raisons, au cœur de l'été, pour la marquer d'une pierre blanche. (Jean-Pierre Jeancolas)
Le Parisien
Après « Un type bien » et « Au Petit Marguery », Laurent Bénégui récidive dans son art du portrait avec « Mauvais Genre ». Il met en scène un écrivain maladroit, faible, d'une terrifiante mauvaise foi et d'un grand égoïsme et qui se trouve rattrapé par son imagination. Et le voilà vivant en fait l'histoire qu'il aurait pu écrire. Après avoir brassé une galerie de portraits dans son restaurant du Petit Marguery, le réalisateur s'en donne cette fois à cœur joie sur le thème de la création littéraire. Un monde qu'il connaît pour avoir lui-même signé plusieurs romans et pièces de théâtre.
Le Journal du Dimanche
DUR, dur d'être un auteur ! A en croire les péripéties imaginées par Laurent Bénégui (Au Petit Marguery) pour son nouveau film Mauvais genre, le métier d'écrivain est non seulement éprouvant mais périlleux voire mortel. L'auteur en question, c'est Martial Bock. Un grand gosse agité, incarné par l'irrésistible Jacques Gamblin. Entre réalité et fiction, Mauvais genre est une comédie enlevée et drôle. Une caricature des écrivains ? "Non, dit Jacques Gamblin. Martial Bock est avant tout un type à côté de ses pompes, à côté de sa vie. Il se goure tout le temps, il somatise en permanence, il ne se met pas en colère contre les bonnes personnes. C'est une catastrophe !" Une accumulation de défauts qui débouche, au final, sur un loustic touchant. Certes. Pourtant, le film ne dit-il pas des choses vraies et cruelles à propos des auteurs qui assument le risque de mêler leur vie à leur œuvre ? (Alexis Campion)
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